14 avril 2007

De l'autre côté...

Tant pis... Je ne respecte plus le protocole et j'effectue des allers-retours sur les passerelles vertigineuses entre les deux mondes, le réel et le virtuel.

1) Cette introduction explique enfin la présence de cet étrange dessin ...


2) Le 30 septembre, je postais un message qui soulevait la question du processus identitaire en jeu dans cette aventure. Il s'intitulait "nouvelles du moi", il préfigurait ce "nouveau moi à venir". Pour l'illustrer, j'avais mis une photo et son reflet, le reflet était la photo et la photo le reflet...

L’homme vit désormais en miroir de sa propre vie, il réfléchit et s’analyse, jusqu’à transformer son quotidien en objet d’interrogation comparable à l’objet d’expérimentation du scientifique en laboratoire. Son existence n’est pas celle de l’individu biologique défini par le souci vital, mais celle de l’individu libre défini par le souci de l’être. Sa vocation, c’est connaître le monde objectif, son destin, c’est vivre dans un monde subjectif: tantôt, son monde devient partie du monde objectif, tantôt le monde devient une perspective de son monde. Le monde est à la fois pour lui un monde donné qui est le lieu de ses découvertes et un monde produit qui est le lieu de ses inventions...

Prémonitoire.

3) Le troisième élément est le plus troublant. Daté du 28 novembre, c'était le plus mystérieux. Les photos que j'avais utilisées auraient dû me mettre sur la piste. J'y apparaissais dérrière le miroir, juste après le franchissement... En touriste, je prenais un cliché et faisais un signe d'au revoir...

Il dévoilait pourtant ce qui allait devenir ma condition, de l'autre côté : réduit à une gymnastique quotidienne pour continuer à exister ; toujours le même mouvement répété dans le même ordre : trois temps: apparaître, paraître et disparaître, pour que le phénomène se reproduise, relevant à la fois du continu et du discontinu. Apparaître semble aller de soi, pourtant le monde est à réinventer chaque fois ... On s'y résout sans trop remarquer l'exploit qu'on réalise. Paraître, c'est la mise en image de cette création pour la journée. .. Et puis, comme à reculons, on s'éteint, on disparaît... aux trois "clics", on réapparaît, prêt à recommencer dans ce qu'on pense être le lendemain...

Un léger frisson me parcourt...

Tout ceci se passait au début du voyage. Avant les rencontres, les échanges, qui ont donné un sens, une densité, une forme de réalité à ce nouveau monde... un début de permanence, réduisant, chaque jour, l'incertitude de l'avenir ...