07 décembre 2006

L'année volée...

Au quotidien, certaines heures sont lentes, d'autres disparaissent sans être vécues. Il existe des minutes cruciales, déterminantes mais la plupart forment une bouillie informe. La semaine reste anonyme. Les jours constituent l'unité de temps la plus banale, bons ou mauvais, ils s'accumulent et forment des petits tas qu'on efface à chaque nouvelle échéance. Les mois sont les plus jolis avec leurs images des saisons. Les années ont un statut particulier, ce sont elles qui tiennent notre compte. Cette perception est relative mais s'inscrit dans notre être, jusqu'à devenir notre première nature.

Cette année, j'ai rompu le rythme imposé; à la place du ici et maintenant répété presqu'à l'infini, j'ai appuyé sur pause et me suis déplacé à la vitesse du désir. Tout a commencé au milieu de l'hiver... les noms qui suivent forment une liste insolite, géographie de mes nuits. On pourrait placer les points, les relier et observer le motif qu'ils dessinent.

Aix, Paris, Lille, Bruxelles, Amsterdam, Berlin, Prague, Vienne, Vérone, Perpignan, Bilbao, Burgos, Salamanque,Ségovie, Madrid,Tolède, Tarragone, Algerola, Naples, Marrakech, Tellouet, Aït Benadou, New York (Washington Street, 19 ème, 52 ème), Athènes, Paros, Santorin, Heraklion, La Canée, Paleochora, Rethymnon, Stavros, Heraklion, Andros, Athènes, Oléron, Prunières, Paris, Shanon, Gallway, Istanbul, Aix.


Maintenant, la part en voyage s'est retirée, j'ai repris la course contre la montre... De temps en temps, je ralentis le pas, je lève les yeux et un morceau de ciel devient évocateur... Combien de réveils avant que la brume des matins lourds fasse disparaître les derniers parfums?