02 décembre 2006

Passe-temps...

Quand j'étais enfant, je m'ennuyais parfois... les après-midi d'été étaient interminables. La sieste était forcée. A cette époque, il faisait toujours trop chaud et c'était encore trop tôt ... alors, je restais allongé, dans la pénombre pour la fraîcheur, à faire semblant d'être fatigué et je relisais des bandes dessinées souples de poche. Les héros s'appelaient Zembla, Akim et Blek le Roc...
Dans l'ennui, le temps ne peut plus s'écouler. Chaque instant se gonfle, et le passage d'un instant à l'autre ne se fait pas. Dans la vie, l'existence et le temps marchent ensemble, on avance avec le temps. Dans l'ennui, le temps se détache de l'existence et nous devient extérieur...
C'était il y longtemps déjà, presque autrefois .
Aujourd'hui, j'aime les jours de pluie quand ils sont rares et qu'ils tombent un dimanche. Pas de scrupule alors à traîner, pas de culpabilité... Idéal pour rester couché avec un gros livre et lever la tête de temps en temps pour regarder la journée passer par la fenêtre.
Entre le pas assez et le trop, le temps ne s'écoule pas toujours au bon rythme, le nôtre. Et pourtant, pas moyen d'y échapper, hors du temps, point de salut. La perception du temps est la principale activité à laquelle nous sommes quotidiennement conviés. Entre, j'ai le temps de rien, qu'est-ce que ça passe vite, et les ça n'avance pas, ça va encore durer longtemps, on passe son temps à jacasser sur la vitesse ou la lenteur de l'écoulement. Souvent, on l'oublie, ça donne, tiens, il est déjà 5 heures, j'ai pas vu passer le temps...
Moins réjouissant, c'est la quantité consommée, quand on jette un coup d'oeil furtif au compteur et qu'on se dit, p... cinquante tout à l'heure... Les petits abus sont appréciés, les excès fichent la gueule de bois.


Comment concilier ces deux nécessités, gagner sa vie et ne pas perdre son temps? ...problème insoluble dont l'issue est, en général, fatale.

(photos, Fuveau, octobre 2005, avant le grand déménagement...)