11 mars 2007

Voyage...



Treize février deux mille six...
Malgré la neige, nous prenons la route. Nous traversons la république tchèque pour rejoindre Vienne. L'autoroute est fermée et nous nous engageons au petit bonheur la chance sur les axes secondaires. Rapidement, nous sommes seuls. Dans la voiture, nous ne faisons aucun bruit, nous surveillons. Les paysages sont monotones, le gris et l'incertitude ont fait monter la tension. La traversée des rares villages devient même inquiétante. Tout est fermé, vide, les lumières sont éteintes, il n'y a aucun véhicule au bord des trottoirs. On supporte bien le silence des espaces sauvages, mais l'opacité sourde qui enveloppe ces lieux habités est insoutenable. On veut fuir et pour se rassurer, on préfère imaginer des histoires invraisemblables qui expliquent le départ précipité des habitants...
C'est "Le chercheur de traces" de Imre Kertész qui m'a fait repenser à cette journée. Une écriture qui élimine, écarte, gomme, ne laissant que quelques traces sur un sol glacé, difficile à suivre.