04 février 2007

Planète Blog...

Dessin aux pastels, 1979...

Quand j’ai créé ma petite entreprise sur la planète Blog, je n’avais aucune idée de son devenir. J’écrivais dans mon premier bulletin à usage externe : “je deviens un point, un signe,.. pas grand chose et c'est déjà un peu désespérant, le silence de ces espaces infinis ... rencontrer d'autres particules égarées ?”
Ma petite affaire a fructifié. Quelques proches, visiteurs bienveillants et puis des rencontres inattendues, insoupçonnées.

Dans ce monde parallèle, espace social dématérialisé, personne ne peut imposer son autorité, les relations fonctionnent sur un pied d’égalité. Les rencontres sont libres, consenties. Elles sont virtuelles mais les liens qu’elles tissent sont réels. On s’attache, on attend, on sourit. Chaque signe est un instant de plaisir, léger. Absence de calcul, de mise à l’épreuve.
Etrangeté qui rend possible la reconnaissance d’une certaine communauté. Rapport sans rapport, partage sans partage, communauté sans communauté.
Cette relation totalement neutre, qui loin d’empêcher toute communication nous rapporte l’un à l’autre. Elle ne survient que dans une temporalité entre parenthèses.
Rapport incommensurable de l’un à l’autre, elle est le dehors relié dans sa rupture et son inaccessibilité. Elle est désir de franchir une distance infinie et irréductible, la proximité des lointains et le contact de ce qui n’atteint pas.

Réconciliant l’égalité, la liberté, la fraternité, la planète Blog réalise la république sublimée....

Remarque:
Plusieurs micro-événements ont motivé ce billet: un blogueur qui quitte la planète et retourne sur Terre, des blogueurs qui se mettent en retrait, un commentaire inattendu sur mon premier post...
(Cette analyse doit beaucoup aux écrits de Maurice Blanchot sur ...l'amitié.)