30 janvier 2007

La valise de son père...


Le livre est noir, le nom est rouge, le château est blanc...

Orhan Pamuk a reçu le prix Nobel de littérature le 7 décembre 2006. Dans son discours, il parle de l'écriture. J'ai lu et relu le passage suivant... (Le sens du titre ne se dévoile qu'à la lecture de l'intégralité du texte)

"Pour moi, être écrivain, c'est découvrir patiemment, au fil des années, la seconde personne, cachée, qui vit en nous, et un monde qui sécrète notre seconde vie : l'écriture m'évoque en premier lieu, non pas les romans, la poésie, la tradition littéraire, mais l'homme qui, enfermé dans une chambre, se replie sur lui-même, seul avec ses mots, et jette, ce faisant, les fondations d'un nouveau monde... En écrivant, il peut fumer, boire du café ou du thé... jeter un coup d'oeil dehors... ou bien sur un mur aveugle. Il peut écrire de la poésie, du théâtre ou comme moi des romans. Toutes ces variations sont secondaires par rapport à l'acte essentiel de s'asseoir à une table et de se plonger en soi-même. Ecrire, c'est traduire en mots ce regard intérieur, passer à l'intérieur de soi, et jouir du bonheur d'explorer patiemment, et obstinément, un monde nouveau"...


Ce désengagement du monde réel pour construire un vrai monde reste un mystère, silencieux, indicible...

Remarque:
Dans un texte retrouvé dans sa malle, Pessoa soulève un coin du voile: "Chaque homme qui existe est Moi. La société toute entière est moi. Je suis mes meilleurs amis et mes plus sûrs ennemis. Le reste - ce qui est en dehors - depuis les plaines et les montagnes jusqu'aux gens... - tout cela n'est que paysage..."